• Dans la vie nous avons tous la liberté de faire nos choix, notre type de bouffe, vêtements, etc, etc... les goûts et les couleurs, à chacun le sien et bien sûr c'est valable pour le parapente, type de voile de sellette et aussi le DÉCO, le mardi 13 une fenêtre météo nous fait signe et nous avons envie de la prendre, au départ avec nos confrères nous avons choisi la Sainte-Baume mais le matin le vent est plus fort que prévu la veille et nous changeons de choix pour le Garlaban, dérogation en poche (chacun a son motif), nous sommes tous dans la LOI et partons heureux nous aérer, une fois au parking du Garlaban nous sommes réunis pour démarrer notre ascension, Mig, Marcos et Mr Incognito (c'est le Mr avec la tête verte qui pour des raisons qui le regardent ne souhaite pas apparaître sur notre magnifique blog, tant pis pour lui ;)  

    Une question de CHOIX

    au cours de la montée le vent est de plus en plus marqué 15/20 SE rien de méchant juste parfait pour un Garlaban mais notre guide le Mig nous propose d'aller décoller un peu plus bas, j’étais pas chaud et vite j'ai compris que notre amis incognito et Mig voulaient y aller, du coup je les suis, les mots de Mig pour nous vendre son projet étaient  je cite: "c'est juste à côté et c'est super propre", nous bifurquons dans la pente Sud en plein milieu du maquis et rocs à la recherche du dit déco, après plusieurs zig zag dans les maquis si hostiles et toujours pas de déco en vue, nous étions à peine 50m plus bas que le déco officiel, pour une première fois je monte au Garlaban par le Sud et je compte pas le faire une deuxième fois, notre Mig qui court dans le maquis toujours à la recherche de son déco crie haut et fort, c'est là!, je regarde et je lui dis (mais tu es fou il y a aucun intérêt de décoller dans un tel endroit avec un super déco 50m plus haut, mais rien n'y fait le Mig est déterminé, il reste dans son "trou" Mr Incognito le suit, moi je continue encore 10min d’ascension pour tomber sur le déco Est du Garlaban

    Une question de CHOIX

    le temps de se préparer, le décollage imminent, vent SE toujours 15/20km et un ciel pavé de cums, il est 11:30,

    en sortant du déco je vois nos confrères à peine plus bas en train d'arracher les herbes pour pouvoir décoller et qui me regardent passer avec de grands yeux, j'avance pas vite 5/10km en sortie de déco et ça monte de +3 en ligne droite, 200 mètres plus loin j'enroule et au bout de deux tours je suis plus haut que la Croix, pas d’intérêt de raser les cailloux aujourd'hui 1200 aux nuages je continue d'avancer mais entre 15/20km c'est la crème, comme des bons blaireaux que nous sommes pas de liaison radio, coup de fil à Mig qui est toujours au déco pour l'informer que c'est juste parfait, et c'est parti pour la balade, la vue vers Toulon

    Une question de CHOIX

    puis Marseille

    Une question de CHOIX

    et la Sainte-Victoire

    Une question de CHOIX

    le ciel est magnifique et ça monte de partout, que demander de plus (nos amis sont encore en train d'arracher les herbes pour pouvoir décoller), les thermiques me poussent vers la cité phocéenne,

    Une question de CHOIX

    Une question de CHOIX

    l'idée d'aller poser sur la plage du Prado me vient en tête (c'était largement faisable je crois), mais vite j'abandonne car les grandes villes me font peur et en plus ils sont tous masqués là-bas, retour vers Aubagne ahhhh la campagne je me sens mieux, nos amis bûcherons viennent de décoller 1h plus tard, d'abord notre ami Incognito après plusieurs reprises et une grosse galère pour sortir de leur trou (déco selon Mig), je repars vers Carnoux,

    Une question de CHOIX

    Une question de CHOIX

    Une question de CHOIX

    à ce moment deux options s'offrent à moi, aller poser à Cassis ou tenter de relier les Calanques et vite j'abandonne les deux, à Cassis il y a une Maire qui ne nous aime pas, pour les calanques il faut passer par Carpiagne et pas envie d'exciter les militaires, dans les deux cas c'est source d'emmerdes et en ce moment c'est pas la peine d'en rajouter, retour vers Aubagne

    Une question de CHOIX

     

    de retour vers la "zone" j'aperçois notre ami Incognito qui promène vers Gémenos et le Mig en train de raser les cailloux il vient de décoller, pour monter aussi à son tour, en m’approchant j'aperçois notre Mig avec son cocon ouvert dans une drôle de posture pour apprendre plus tard qu'il avait bricolé un accélérateur avec une sangle, affaire de bricoleur!!!

    Une question de CHOIX

    il est 14h30 le ciel est bien chargé et j'ai froid, grooosse ligne droite vers la zone d'Aubagne pour descendre et retourner vers l’atterrissage qui au passage est horrible (à mon avis) je sais pas qui ni pourquoi ils ont passé la machine partout et c'est de la pierre et poussière où avant c'était de l'herbe, dommage...

    Une question de CHOIX

    20 minutes plus tard nos confrères viennent se poser à leur tour

    Une question de CHOIX

    15h00 au parking deux gouttes nous tombent sur la tête, entre Gémenos et Cuges il pleut, le créneau était  fantastique et on a bien fait de venir...

    PS: pour ceux qui souhaitent connaître le "nouveau" déco du Garlaban, demander à Mig :))))))

     

    Marcos                                                                                                                                                                                  

     

     

     

     

     


    7 commentaires
  • Fin du jour 2

    Nous sommes éreintés en arrivant à Doussard. Les cinq heures de randonné, les mille mètres de dénivelé positif, puis négatif, suivies de trois heures de route, les innombrables pauses pipi (autant de moments d’introspection) et surtout une playlist composée de deux titres qui a tourné durant tout le trajet ont fini par être fatal à notre moral. Arrivés au pied de l’immeuble, Delphine se presse de s’enfermer dans les toilettes tandis que je prends mon temps – mais ai-je le choix ? – pour monter nos treize sacs en empruntant les escaliers.

    Le plus lourd parmi eux est un sac de 130 litres qui contient les multiples topos et livres que nous n’ouvrirons jamais qui doivent nous permettre chaque soir, lors du sacro-saint apéro, de décider du périple du lendemain.

     

     

    Nous nous empressons de vider les sacs en créant des piles et des tas, probablement avec l’objectif inconscient de reconstituer notre habitat naturel, pour nous précipiter au plus vite sur le balcon où les bras en croix nous nous en remettons à nos saints pour décider du programme du lendemain.  

     

     

    Pendant près d’une heure, nous confrontons les multiples modèles météo en nous efforçant de séparer le bon grain de l'ivraie, nous analysons les cartes topographiques pour mieux visualiser les fourbes brises. Nous finissons par comprendre que nous n’y comprenons rien et jugeons qu’il est préférable de livrer nos existences aux lois aveugles du destin. En voulant me saisir maladroitement de cacahuètes, je fais tomber lourdement la décision de la table. Au sol, le topo reste ouvert à la page du col des Frêtes. Inc Allah, Alea Jacta Est, nous écrions-nous selon notre origine !

     

    Jour 3

    Pour atteindre le col des Frêtes depuis Perroix, il faut aimer la monotonie. Nous marchons sous les bois pendant près de trois heures en suivant un sentier boueux et escarpé. Pour casser cette ambiance, je m’emploie une bonne partie de la montée à parler de tout et de rien. Le temps me semble passer vite. La mine éprouvée de Delphine indique l’inverse. 

    Nous atteignons enfin l’orée des bois et j’observe un bref instant de silence devant le panorama qui s’offre à nos yeux. Dans le même temps, Delphine retrouve le sourire. Le spectacle naturel qui se livre à  nous en constitue l’explication la plus vraisemblable. Il me semble.

     

    Seuls parmi les autres

     

    À plusieurs reprises, de jeunes gens fougueux, au corps bouillonnant d’hormones, nous ont dépassé au galop, la respiration saccadée et le poil brillant. Les dimensions de leurs sacs sont tellement réduites que nous nous sommes convaincus d’être en présence de randonneurs. Que nenni ! Ceux que nous rejoignons au sommet sont des parapentistes chevronnés, tous équipés de mini-voiles et de sellettes si légères qu’en comparaison un string parait très habillé.

     

    Seuls parmi les autres 

     

    La fréquentation des deux randonnées que nous avons réalisées jusqu’à présent s’apparente plus à la Canebière un jour de marché qu’aux courses dont nous avons l’habitude sur les chemins de la sauvage Ubaye ou des sommets de l’intime Queyras.

     

    Peu importe, nous nous élançons dans le ciel azuré tels des aigles majestueux. Enfin, pour Delphine notamment. Pour ma part, mon départ évoque plutôt celui d’une dinde déplumée : je rencontre quelques difficultés à réaliser un dos voile avec ma nouvelle aile, une Susi 3. Elle est si légère que je ne ressens rien en l’absence de vent. Heureusement, une aimable jeune femme se propose plusieurs fois d’étaler mon aile. Je balbutie, je bégaye, je bafouille. Elle éclate de rire. Je mets fin à cette rencontre burlesque en prenant mon envol et rejoins Delphine qui ne rit pas du tout.

     

    Seuls parmi les autres

     

    Voler transfigure l’expérience humaine. Un bout de tissu, quelques ficelles et nous voici les égaux des oiseaux. Quelle chance extraordinaire de vivre cet instant historique où l’homme expérimente enfin la  liberté procurée par l’accomplissement de ce rêve vieux comme le monde. 

     

    Seuls parmi les autres 

     

    Le temps est comme figé, les minutes semblent d’éternité. Perdu dans une immensité bleue, perché loin au-dessus d’un puzzle de routes, de champs, de forêts, je vole. Je vole !

    Je préfère cent fois un vol de dix minutes dans des paysages somptueux qu’un vol de cent kilomètres autour de sites sans intérêt car cent fois pratiqués.

     

    Seuls parmi les autres 

     

    Bientôt, la réalité reprend le dessus. Il faut se poser. Avec regret, je jette un dernier regard à la recherche des bribes de joie que j’ai semées.

     

    Le soir venu, nous reproduisons cette habitude prise lors de nos treks. Nous poser autour des cartes, et quelques bières aidant nous prenons nos décisions pour le lendemain.

     

    Seuls parmi les autres

     

    Faire, c’est aussi ne rien faire, m’explique Delphine. Après tout, si Dieu a fait les routes et les biroutes, c’est bien pour s’en servir, beugle-t-elle en se redressant. 

    Tant d’ardeur dans un corps brisé, épuisé, éreinté – selon ses dires – me stupéfait. J’ouvre une nouvelle canette. Enfin, la vérité éclate : je comprends que nous volerons sur site et ce sera aussi très bien. Aurais-je été manipulé ?


    3 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique