• Sécurité

    Une analyse perso de la recrudescence des accidents ces dernières années :

    1) Les ailes modernes sont plus stables et plus sûres quelque soit la catégorie. Cela donne confiance et donne envie de voler parfois dans des conditions inadaptées au niveau et à l'expérience du pilote. Avant les ailes bougeaient plus, fermaient plus facilement, ce qui rendait leur exploitation délicate dans les conditions turbulentes. Aujourd'hui vu la facilité beaucoup de pilotes peu ou pas assez expérimentés se retrouvent avec des ailes trop perf ou/et dans des conditions trop fortes.

     

    2) La routine du vol. Je vais au déco sans trop regarder la météo en détail. (vent en altitude, évolution, orages, émagramme, etc) Je me mets en l'air parce que d'autres aussi. Une fois en l'air ça peut être le piège. Hélas le dernier accident mortel à Cuges le confirme. Ce jour là j'avais annoncé "sémaphore en mini" sur le site de la Cadière !! Il y avait du vent calme en basse couche mais très vite ça forcissait dès 500m et ça évoluait encore + fort dans l'après-midi... Toujours faire un point météo précis avant de partir voler !

     

    3) La trop grande confiance que peuvent induire les stages SIV ou l'acro. Ne pas oublier que les stages siv sont calibrés. Et qu'en vrai on peut toujours être dépassé et surpris !!! Humilité et méfiance .

     

    4) Être toujours attentif en vol. Jamais relâché. En visionnant des vidéos d'incidents/accidents j'ai remarqué que les vracs qui mènent au secours ou pire sont en général causés par un manque de pilotage parfois dû à un relâchement des commandes ou une trop grande détente de l'esprit... Même s'il est important de savoir trouver des moments pour se reposer les bras, il faut toujours être très prudent dans ces moments là...

     

    5) On ne se pose pas assez la question "quel est mon niveau" sans se mentir à soi même avant de choisir une aile et/ou un site et une heure de décollage.

    On doit toujours se demander si le risque car il est toujours présent vaut le coup. Conditions marginales, conditions pas terribles, Pas ou aucune chance d'espérer un vol agréable. Dois-je me mettre en l'air à tout prix ?

    Si on vole depuis un moment et qu'on est trop stressé, que les conditions sont vraiment trop fortes à notre goût il faut s'arrêter. Même si d'autres poursuivent. Demain il y aura de meilleures journées... moi j'ai arrêté 3 cross cette année. Même si j'en ai regretté 2, je suis sûr d'avoir fait les bons choix ! Y a pas de honte à avoir. Ne pas oublier qu'on doit voler pour se faire plaisir... Et comme dit le proverbe... mieux vaut regretter d'être en l'air que d'être au sol..."

    J'ai remarqué que les meilleurs pilotes, ne volent qu'en compétition et dans ces cas là les risques sont mesurés .Chacun place le curseur...

    Les autres gros pilotes ne volent que quand ce sont d'excellentes journées de cross. Pas de vent fort, risque orageux limité, Ils ont une très bonne analyse météo en amont et n'hésitent pas à se déplacer. Ils font pas tant de vols que ça sur une année même s'ils volent beaucoup d'heures puisqu'ils exploitent bien les bonnes journées et qu'en général ils se rendent dispos...

     

    6) La forme et l'âge : Pour voler avec du matériel exigeant dans des conditions fortes, il faut être en forme, tonique et avoir des réflexes ! Donc pas trop vieux même si c'est relatif pour chacun... et pas avoir fait la fête avant ou être mal dans sa tête...

     

    Sur ces bons conseils, On vous souhaite de beaux vols en 2018. Beaux vols c'est à dire qui vous donnent la banane en l'air, pas une fois posés !!!! 

     

     

     

    « L'A.G du CubeQueen2 de Triple seven »

  • Commentaires

    1
    Bruno L
    Lundi 18 Décembre 2017 à 10:59

    Tout à fait d'accord surtout par rapport au fait de banaliser des conditions fortes, car le site s'y prête (ex Oraison, St André, Ste Vic, Euguieres). Car grosse brise, OK mais si y a du météo en +, où que c'est stable, ça devient vite moins marrant. 

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    2
    Ghislain
    Lundi 18 Décembre 2017 à 13:08

    Ton analyse est très juste et assez complète. Bravo de faire partager ces commentaires que j'essaye, pour ma part, de mettre en action même si ce n'est pas toujours évident.

    3
    Hendrix
    Lundi 18 Décembre 2017 à 13:21

    Rien à ajouter, c'est très bien résumé!

    4
    Lundi 18 Décembre 2017 à 21:09

    Merci les gars j'aime bien quand tout le monde est d'accord avec moi ! C'est ça la démocratie smile

    5
    Tristan
    Mardi 19 Décembre 2017 à 10:28

    Pleins de bonnes remarques et sources de réflexion. A partager le plus possible! Merci d'ailleurs à Xsari d'avoir posté le lien sur le site parapente Sainte Victoire. :-)

    6
    Yocfred
    Mardi 19 Décembre 2017 à 10:41

    Petit labsus révélateur : il fallait lire "mieux vaut regretter d'être au sol due de regretter d'être en l'air. 

      • el presidente
        Mardi 19 Décembre 2017 à 14:01

        petites remarques sur le SIV quand même, 

        le SIV permet de mieux appréhender le comportement dynamique de son aile et de pouvoir être en mesure d'anticiper les conséquences d'un vrac en fonction des conditions : qu'est ce qu'il m'arrive ? l'aile est elle rattrapable? de quelle marge je peux disposer ? comment j'en sorts vite et bien sans surpiloter... et sinon je fais secours ? plus la marge (proximité du relief) est faible plus il faut s'habituer a réagir vite, car comprendre ce qui se passe, analyser les portes de sortie, prendre une décision et la mettre correctement en oeuvre et sans délai...et là les facteur forme physique (aller à contre sur la grappe encore ouverte tout en étant en stress et centrifugé n'est pas à portée de tous, même en simulation d'incident) , entrainement, solidité mentale, lucidité, comportement dynamique de l'aile et marge/sol sont déterminants pour la durée de remise en vol normal. l'âge me parait effectivement un paramètre sensible et ce dès 40 ans car il influe sur notre forme physique et nos réflexes (hors entrainement intensif). ceci dit, si la marge est insuffisante pour ne serait ce que tirer secours (ou si le secours ne s'ouvre pas assez vite parce qu'il est mal lancé ou mal rangé), effectivement tout le reste ne sert à plus rien. Pour avoir vécu plusieurs vracs ces dernières années je peux vous assurer que le SIV sert bien à sauver les meubles, mais que ce n'est pas une assurance vie... quand on est trop fatigué (après 5-6 h de cross...) ou que les conditions sont trop mauvaises parce qu'on s'y est mis (sous le vent...) ou parce qu'elles évoluent trop vite ou par manque de marge (ce qui revient au même : mauvaise décision pilote...) on a beau faire du SIV a gogo, ça ne sert à plus grand chose. et une chose est sure, en l'absence de pilotage actif, même si les ailes sont plus solides, lorsque le vrac intervient, avec une B ça va vite avec une C très vite et avec une D.....donc le risque reste malgré tout aggravé par la catégorie de l'aile...

      • patkivol
        Jeudi 21 Décembre 2017 à 17:37

        l'adage est le suivant: il vaut mieux être au sol et avoir envie d'être en l'air...plutôt qu'être en l'air et regretter d'avoir décollé.

    7
    JML
    Mardi 19 Décembre 2017 à 12:40

    OK pour le pas trop vieux mais alors il faudra que tu nous préviennes  pour la limite d'âge parce que difficile à admettre ;-)

    8
    Mardi 19 Décembre 2017 à 16:04

    Moi j'dis que le "vieux" c'est à partir de 90 ans...et pis c'est tout winktongue

      • JML
        Mardi 19 Décembre 2017 à 16:30

        ouf !

    9
    EricDaniel
    Mardi 19 Décembre 2017 à 19:12

    Je suis d'accord avec tous les points que tu as soulevés!!Rare moment! 
    Le point 1 est un peu inquiétant car effectivement nos nouvelles voiles peuvent pardonner une analyse météo négligée.. je vois ça de plus en plus me semble-t-il... Mais bon pas question de revenir en arrière hein, elles sont bien ces ailes!! :-)

    Et le point 6, la forme c'est quand même bien essentiel. L'âge, ça dépend de la forme...donc 90 ans pourquoi pas. 

    10
    Mardi 19 Décembre 2017 à 22:20

    Cet après midi j'ai essayé la toute nouvelle Queen2 de 777 en C. J'ajouterai une remarque que m'a apporté Alaing il y a qq temps. Une Aile en C avec un allongement raisonnable est souvent + mauvaise pour partir en rotation fortement en cas de grosse asymétrique accélérée. Les cas de copains qui ont vracqué avec + ou - de chance corroborent son analyse. La raison serait qu'elles sont moins allongées que les D. Elles ont donc une structure qui reste mieux en place dans le vrac et induit la rotation plus énergique qui ne s'arrête pas. Une aile + allongée (autour de 7) garde moins le profil construit du coté ouvert du fait de l'allongement et donc cette partie se déstructure et limite la forte rotation... Évidemment je ne dis pas que les C sont + faciles et moins dangereuses . Les D ont d'autres inconvénients... 

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