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    Le lundi j’ai zappé la météo, et ils ont bien volé autour de Signes. Aller-retour Cuges, et pointe à Méounes. Moi pendant ce temps je faisais des belotes chez ma tante…

    Du coup le soir apprenant que ça ne volait pas si mal je me penche un peu sur la météo. Plafs faiblards autour de 1500 max, vent de sud-est assez marqué dans la couche et beaucoup de nuages ensuite à l’est de la Durance avec développements, averses et orages isolés sur l’intérieur du 83 et 04.

    Évidement quand j’arrive à Signes, toujours la même chanson, y a eu une navette mais on ne sait pas s’il y en aura une autre… Et l’école ? Pas sûr qu’ils remontent, ça dépend si ce n’est pas trop fort pour les élèves… Bref toujours la même chansonnette qui me gonfle. D’autant plus que je suis assez fatigué et que je n’ai pas trop la pêche de monter sous le soleil de 11h avec mon sac. Mais bon pas le choix et du coup je m’y colle…

    Arrivé au décollage je retrouve ladite navette qui se repose ainsi que les malins qui sont venus tôt le matin pour profiter de cette navette et ensuite attendre deux plombes au déco car évidemment à 10h c’est un peu tôt pour espérer prendre des thermiques…

    J’y retrouve les mêmes que d’habitude avec Yves, le diable qui a déjà décollé vers 11h20 et qui survit depuis 40 min, Alaing, Capt’ain, Daniel et trois ou quatre autres. Bref la foule des grands jours à Signes !

    Je me prépare tranquillement pendant que le diable finit par s’extraire doucement sur les Launes et que les autres papotent.

    Il est 12h30 et je décide de décoller en sud-est. Le diable a fait le plaf (pas très haut) et a disparu du panorama. On est 5 ou 6 à avoir choisi le créneau et on essaye de trouver une bulle salvatrice. Je finis par sortir le premier pour taper 1400 au nuage ! Quel plaf… Belle rue de cums sur la ste Baume (d’ailleurs c’est là qu’il y a un diable caché) mais moi je n’aime pas la ste Baume alors je pars vers le nord-ouest poussé par le sud-est, qui se transforme en est vers Mazzaugue… Du coup ça sent le vol de merde… je suis bas, contré par l’est avec des cums faméliques au-dessus de la plaine de Mazzaugue. Je me bats au-dessus de la petite carrière et finis par trouver une petite ascendance qui décale et me monte au nuage. Ouf ! Pas posé à Mazzaugue aujourd’hui.

    Je pars en transition à 1400 direction St-Maximin poussé par le sud-est vers des petits cums assez peu consistants et avec des cycles courts… Mais j’arrive à me maintenir et refais 1400 sur Ollières face aux éoliennes.

    Là c’est plus compliqué je me fais descendre et suis obligé de dégager vers Pourrières car je suis au-dessus de la forêt avec peu d’options pour poser. Heureusement la Zéolite plane sans trop plomber avec 50% d’accélérateur. Je vise un petit cum famélique, je suis à moins de 300m sol et j’arrive à trouver une ascendance qui me remonte en décalant jusqu’à 1600 !

    Mardi 27 juin : Petit cross improbableMaintenant direction Rians, toujours poussé par le sud-est où je me maintiens assez facilement en attrapant quelques cums déjà plus sympathiques. La plaine qui mène vers Ginasservis est vide de tout cumulus. Le seul cum est au milieu de Cadarache… Je pars dans la direction de Cadarache mais arrivant sur la zone à 1000 puis 800m j’hésite à aller chercher le cum… Je longe l’ouest de la plaine de Ginasservis pour profiter des micros reliefs et me fait bien contrer par une tendance est…. Du coup presque au niveau de Ginasservis je mange un peu le coin nord-est de Cadarache, je suis à 1000m donc pas bon… Mais j’arrive en décalant à suivre le thermique vers mon cum juste au-dessus du réacteur d’essais… Je le quitte pour pas trop exagérer et file sur Vinon et la pompe à planeurs. Un planeur y enroule et me montre la sortie à 1500 au nuage. Marc B ? Peut-être ?

    Le ciel à l’est et au nord est bien bâché et très laiteux et depuis le début du vol je vois au loin de gros développements qui débordent vers St-André. Pas envie d’aller par là-bas. Du coup je me laisse encore pousser par le sud-est et traverse la Durance en direction de Manosque où je me refais assez facilement jusqu’à 1500 sous un cum.

    De ce coté le ciel est beaucoup plus joli avec beaucoup de bleu et des petits cumulus bien gentils comme je les aime. Je passe au nord de Manosque et reprends un peu sous un petit cum, je commence à me dire qu’avec ce vent de sud-est et ces petits nuages je ne suis pas loin de Lure et qu’après Lure les reliefs sont là pour m’aider et qu’ensuite il y a Lus la croix-Haute et le Vercors… Mais mince, je n’avais pas prévu un gros vol aujourd’hui ! Merde alors, ne suis pas prêt mentalement !

    Bref au lieu de réfléchir et d’analyser la situation je rêve ! Je ne fais pas attention au fait que le flux s’oriente plus sud et que la zone porteuse est sur un axe un peu plus nord et moins nord-ouest. Je lâche mon ascendance faiblarde sous mon petit cum et vise le suivant, bien plus prometteur…

    Mais à 1200 avec 700m de gaz sous les pieds on n’a pas droit à l’erreur. Ma finesse se dégrade car la composante sud-est est moins bonne, je descends beaucoup et avance moins bien. Je vise St-Michel l’observatoire et ses coupoles mais je suis trop juste. Il me manque 200 ou 300 m pour accrocher sous le cum qui coiffe l’observatoire. Merde la loose je n’ai plus le choix que de trouver un champ pour poser, le plus près de la route. Je pose ou plutôt je m’étale dans un champ de thym juste en face du château Sauvan pas loin des villages de Mane et de Forcalquier.

    Je reste comme un con au milieu du champ à regarder le ciel avec des regrets. Mais déjà ce vol avec ces petits plafs était déjà un miracle. C’est dommage de gâcher quand on pense avoir fait le plus dur mais bon ce n’est pas grave.

     

     

    Mardi 27 juin : Petit cross improbable

     

     

    Le retour en stop assez stressant au début car sur des micros départementales, va super bien se passer ensuite et je serai à 19h30 à La Ciotat pour me baigner, puis dîner chez ma tante dans un cadre idyllique. Comme quoi parfois c'est pas si mal de pas se perdre au bout du monde...


    2 commentaires
  • Après un printemps orageux comme jamais, la météo s'améliore dans le sud en ce début d'été, nous permettant enfin d'envisager de crosser.
    On est vendredi soir, Guillaume m'appelle pour me dire que les prévisions semblent parfaites pour le lendemain et surtout pas de gros développements nuageux de prévu en montagne.
    Il m'explique aussi qu'il ne pourra pas aller loin malheureusement car il doit être à Toulon pour 20h..on connaît la suite de l'histoire ..

    Bien sûr, on est pas les seuls à avoir vu la météo et beaucoup de pilotes s'organisent pour aller au pic des mouches. William, Jean-luc, Philippe et cedric sont partants sans compter les nombreux pilotes du club de la sainte. Ca sent la bonne journée!

    On commence la rando vers 10h30, du coup on arrive assez tôt au déco et on a le temps de se préparer tranquille et de discutailler.
    De discrets petits cums commencent à sortir de ci de là, nous montrant que les plafs sont bien là.

    Claude est le premier à décoller vers midi et nous permet de voir que ça tient et un quart d'heure plus tard il est satellisé au nuage. D'autres pilotes décollent et je me prépare. Au déco c'est on/off, je décolle en début de cycle et me fait arraché du sol en retombant un peu sur le cul et je m'envole avec la sellette qui frotte le sol. Pas terrible le déco, ça commence bien..

    L'aérologie n'est pas terrible sur la Sainte. Que des petits pétards bien teigneux qui nous ballottent de haut en bas. Je finis quand même par m'extraire relativement vite et je pars vers le nord à 2000m. Devant moi quelques pilotes partis un peu avant dont william me montrent où ça monte et surtout où ça ne monte pas. Il y a des nuages dans la direction de Rians qui me permettent de refaire 2200 assez rapidement.

    C'est parti! Rians en bas à droite.

     

    Ca se présente bien, le ciel est magnifique et je prends la direction de Ginasservis. J'arrive à rester haut mais je reste très patient entre Ginasservis et le lac d'Esparon pour éviter de descendre trop bas.
    Arrivé à l'entrée du lac d'Esparon, je retrouve Jean-Michel Laporte qui me montre un beau thermique que nous enroulons ensemble jusqu'au nuage. Quel plaisir de voler cote à cote en s'entraidant mutuellement à optimiser l'ascendance.

    Objectif Dormillouse

    Au nuage au dessus du lac d'Esparon.

     

    Objectif Dormillouse

    Ciel de rêve sur le plateau

    Nous faisons un bout de chemin ensemble jusqu'à Vallensole et on se sépare prenant chacun une option différente. Je pars plein est et coup de bol ce choix s'avère payant et je me fait satelliser au nuage à 2700m dans une espèce de confluence massive.
    Je suis parfaitement placé pour aller taper la montagne de Beynes. Après un relais sur Saint-Jurs, J'atteins l'objectif relativement haut et je me fait cueillir par un bon +5m bien construit qui me permet de faire le plaf rapidement à 2800m.
    La suite, je la connais, je l'ai déjà faite en partant de Moustiers avec Pascal de signes, du coup je me dis que c'est la journée ou jamais pour tenter un vol qui me fait rêver: rallier Dormillouse en partant de la sainte.

    Objectif Dormillouse

    La barre de coupe, ça y est j'attaque la montagne.

     

    Je raccroche donc Coupe assez haut et je survole la crête jusqu'au Pic de couard sur lequel un beau cum m'appelle.
    Malheureusement, le temps d'arriver le cum porteur d'espérance a, bien sûr , disparu et je ne trouve aucune ascendance.
    Je continue donc ma route vers le petit relief orienté face à la brise au pied de l'extrémité nord-ouest du cheval blanc. Etant déjà passé par là je suis confiant et comme prévu je me refait rapidement et je décale le thermique qui m'emmène vers le cheval blanc.

    Objectif Dormillouse

    Ce bon vieux cheval blanc.

     


    Sachant que la face ouest du cheval blanc est souvent avare de bons thermiques je décide de partir directement sur la montagne de Carton même si je sais que je vais raccrocher bas.
    Je ne le sais pas encore mais je m'apprête à passer un moment pas très agréable qui sera le crux du vol.
    Je raccroche donc très bas et comme la brise est très ouest et donc complétement travers par rapport au relief, je me fait descendre dans une aérologie particulièrement désagréable. Comprenant rapidement que je n'arriverai pas à me remettre au vent du relief, je me laisse décaler vers la droite en direction de la montagne de Boule.
    Heureusement ça me permet de chopper un gros thermique bien dégueu mais par chance légèrement décroché du relief qui me permet de remonter comme une balle au dessus de la crête de carton. Ensuite, je m'avance face à la brise pour reprendre un bon thermique au vent du relief ce qui me permet de faire presque 2900m de quoi aller direct sur le Trauma. Ouf, j'annonce aux copains en radio que je me suis refait et ils m'encouragent pour la suite ça remotive! La plupart d'entre eux iront poser à saint André sauf Jean Luc notre Mig national qui est juste derrière moi et qui ira poser à Briançon le Bougre.

    Objectif Dormillouse

    Ouf! Sorti du carton..direction le Trauma

     

    Je commence à y croire! L'objectif est en vue. J'arrive assez haut sur le Trauma et je prend rapidement un thermos qui me remonte à 2900m.
    Il y a un peu de nord par moment ce qui rend l'aérologie tumultueuse mais je m'accroche et je décide de rester sur les avants reliefs qui sont encore au soleil alors que la crête entre l'estrop et le pic des têtes est complètement à l'ombre.

    Objectif Dormillouse

    Beaucoup de cums mais beaucoup d'ombre

     

    Il y a beaucoup de cums preuve que c'est bien actif et dès que je touche du soleil je me fais monter dans des gros thermiques. Une fois la blanche raccrochée après le pic des têtes, c'est l'autoroute jusqu'à Dormillouse.

    C'est l'extase! Je suis trop content je fais coucou comme un con à tous les planeurs que je croise.

    Objectif Dormillouse

     C'est beau!

     

     

    Objectif Dormillouse

    J'y suis! Et c'est toujours beau..

     

     

    Jean Luc m'encourage en radio à pousser jusqu'à Embrun mais je suis bien rincé et après avoir survoler Saint Vincent les Forts, je décide de m'avancer jusqu'au barrage du lac de serre Ponçon histoire d'être sur la route du retour pour le stop.

    Objectif Dormillouse

    Saint Vincent les Forts et le Grand Morgon.

     

    Je pose sans problème dans un grand champs et je prends un instant pour savourer l'accomplissement de ce vol qui me faisait rêver!

    Et comme par miracle le retour en stop se passera très bien en 2 voitures jusqu'à Aix avec bière fournie dans la première voiture, trop bon!
    Un grand merci à Cédric qui me récupèrera à Aix pour m'amener à La Ciotat. Le top!

    Ca aura été une journée de vol superbe pour de nombreux pilotes notamment Will qui posera à Aiguines, Cedric à Saint André, Mig à Briançon et Guillaume qui fera une fléchette de 4h et 100 km à Signes.

    la trace: https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20344996

    Manu.


    7 commentaires


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