150 ème vol – 150 kms…

En ce samedi 24 Avril, j’ai la chance, que dis-je, l’honneur, d’être invité par Marcos à venir découvrir un fameux déco Sud de la Sainte-Baume.

La météo annonce du SE, assez marqué. Et seul ce spot serait semble-t-il volable. Les événements lui donneront raison avec 30 pilotes cloués au sol toute la journée à Cuges.

Pour des raisons d’état et de secret défense, il m’est bien évidemment interdit d’en dévoiler la localisation… -)

Une fois au sommet, on se prépare.

Sont là Marcos la bête, Mig l’avion de chasse en chiffon, Roland le sage mais aussi Sydney et mon pote Pat (un bleu, comme moi).

Ça ronfle velu ! Le spot est orienté plein SE et sa configuration crée un effet de compression majeur plus un effet venturi.

Bref, on prend bien du 35 dans les claques.

Mais nos amis les stars et leurs guns se préparent sur le dessus du plateau, à l’abri de la compression. Je fais de même et effectivement, assez magique. Une aile levée tout en douceur avant de rentrer dans la compression et de se faire catapulter.

Nous voilà en l’air à 4 : Marcos, Mig, Roland et bibi.

Syd et Patrick ont décollé un peu plus tard et se sont bien gavés sur la Sainte pour poser à Cuges

 Le ciel s’allume doucement. De premiers cums se forment et donnent un plaf déjà généreux. 1300m. Nous partons pour la Sainte-Victoire.

Marcos décide de s’écarter un peu à l’ouest, ce qui lui vaudra un beau radada. Il se refait sur le Mont Aurélien avant de nous rejoindre vers la sainte.

A finesse du pic, Roland préfère choisir une route plus à l’est, sous la rue de nuage en construction. Bon choix dans un premier temps car il bascule derrière la sainte sans quasiment dégrader.

Avec Mig, on se retrouve au pic à enrouler des bulles un peu éparses. On est un peu en avance… Il est urgent d’attendre que ça se mette en place.

On se laisse glisser tous les trois doucement au Nord, alors que Roland fonce sur la Vautubiere. Il n’y trouvera rien. Après de longues minutes à se battre, il doit finir par se résoudre à poser. La basse couche est très compliquée et donne peu.

Nous voila maintenant glissant de l’autre coté de la Durance. 

C’est là que la cassure s’opère. Alors que Marcos part vers le NO, attiré par une rue de nuage qui mène au Ventoux, Mig choisit une ligne qui longe la Durance, le long d’une autre rue de nuage.

À la faveur d’un dernier plaf à 2200, je file plein nord au milieu vers le luberon, mais sous un ciel bien bleu…

Nous perdrons alors de vue Mig qui posera à Château Arnoux St Auban.

Pour Marcos et moi, se passent alors de longues longues minutes entre le luberon et la montagne de Lure. Le ciel est limpide et nous sommes entre deux belles rues. Marcos fait un point bas de l’espace. Il glisse au fond d’un vallon et trouve une bombe qui le remonte au plaf. Je passe tellement de temps à le regarder croyant qu’il va poser que voila, c’est mon tour. 300m sol, ça va être chaud… Pas de barbule, pas de nuage. Je mise tout sur un collecteur qui cumule un vallon bien exposé, des sols jaunes et surtout un déclencheur en forme de petite colline pyramidale. Va falloir que ça fonctionne sinon, la messe est dite.

C’est pas la folie mais je trouve des bullettes qui me permettent d’enrouler dans du +0,5. Je mise sur le fait qu’elle vont se rassembler pour accélérer. Pari gagnant. Après 15min à zéroter ou presque, ça s’améliore. Je me refais et retrouve Marcos au dessus de Lure.

Trop bon de se retrouver là tous les deux.

Nico C, qui avait décollé du Pic, puis suivi dans la plaine, se bat comme un diable au pied de Lure. 

Marcos m’annonce qu’il va basculer derrière Lure. 

Comme on est dans un thermique qui donne encore du +1, je décide de faire encore quelques tours histoire de prendre ce qu’il reste à prendre ; 200m de plus de gagnés.

Pendant ce temps, Marcos tombe du ciel au pied de la Montagne de Mare. Les 200m que j’ai gagnés me permettent de rester sur une couche supérieure hyper porteuse. Je ne dégrade quasiment pas. Du coup, moi je bascule directement vers la montagne de Chabre pendant que Marcos suis la crête et tire vers Sisteron.

Et là rebelotte : je me prends 10min de -3 m/s et tombe littéralement dans la vallée droit sur Baret sur Méouge.

Vu l’orientation de la vallée amont, du soleil déjà bien Ouest, je mise tout sur un éboulis pour me sortir de là. Je le raccroche à 80m sol… Et là, bingo !

Je prends un missile qui me remonte au nuage, à 3100m ! Dans du +6 intégré sur 15 secondes….

Et au sommet, c’est le cadeau du ciel à son débutant crosseur : une rue de nuage comme dans les magazines.

Je me mets vent de cul. Je vole à 50kmh bras haut et reste en permanence dans du positif. Bref, je parcours le massif entre la montagne Sant-Genis et le nord de Ceüse en 40min ! Et sans jamais passer en dessous de 2700m.

Une fois à la Croupe de Charance, je suis encore à 2800.

Compte tenu de la période « compliquée » question auto-stop, et d’un apéro programmé le soir même… je décide de poser à Gap. Mais vu les conditions et l’alti, ça pouvait jouer facilement bien plus loin…

Je trouve un joli champ, juste en bordure de la nationale.

Je pose sans encombre. C’est ce moment là que choisi Marcos pour m’annoncer en radio qu’il a remonté toute la vallée depuis Laragne et va poser à … Gap !

Il me demande ou je suis ; je lève les yeux et il est à ma verticale !

Il pose, incroyable !

Et même la récup sera 5 étoiles.

Après de savants covoiturages, nous voyons arriver ma voiture sur notre lieu d’attero avec Mig au volant !

Nous faisons un crochet par la gare routière pour récupérer Nico C. qui a posé à Veynes et a pris un bus pour Gap.

A 21h05 j’arrive à la maison !

Pour mon 150ème vol, on ne pouvait pas rêver mieux comme balade.

Vivement le 200ème vol….

Yann.