Pour une fois la "BELLE" journée tombe un dimanche et notre président a fourni des attestations à tous ceux qui souhaitent voler, et oui notre honorable club organise des sorties un peu partout, c'est ça la puissance d'un grand club comme le notre, sur le papier les prévisions sont bonnes et ça doit démarrer tôt en SUD, ça tombe bien car je dois rentrer tôt à la maison j'ai du "MONDE" chez moi, 10h suis à Cuges j'ai rdv avec Roland et Fabrice T, il y a déjà du monde au déco S mais ils décollent pas car c'est déjà SO, moi j'ai accumulé trop de graisse ces derniers jours et je crois aux prévisions du coup je monte à pieds au déco SUD et 11h quand j'arrive au décollage c'est ouest 10/15km une navette charge tous les pilotes pour changer de déco, moi je reste seul car c'est tôt et ça peut pas être pire plus tard, du coup Fabrice T, Roland et tous les autres pilotes montent au SO ", à la base je voulais aller au Cruvelier mais Fabrice n'était pas chaud,12h les pilotes commencent à monter au SO, au Sud c'est toujours pas bon,

les nuages grossissent vite et au déco SO ça commence à passer un coup à l'ombre et un coup au soleil, je décolle au petit déco SO du déco SUD pour un plouf et remonte dans la foulée au SO pour constater qu'il y avait 50 pilotes qui faisait la queue pour décoller "j'exagère peut être, mais il y en avait plus de 30 facile), il est 12:30h notre Mig le veinard a reniflé tout ça et est tranquille au Cruvelier avec William, Roland est en biplace avec sa chérie, personne qui décolle car un coup l'ombre, un coup travers gauche un peu la loose quoi, je demande gentiment à nos 50 confrères qui sont au déco de faire de la place pour décoller aussi de la piste "ça décolle très bien, et au passage merci à notre rapace William pour son nettoyage" sinon jusqu’à ce que mon tour arrive il fallait attendre au moins 1h, ils libèrent la place mais personne veut décoller, tant mieux ça revient à moi alors , le temps de se préparer et je décolle pour trouver un bon thermique tout suite et dès que je monte un peu je vois le déco SO "du haut" aussi plein de pilotes Yves était aussi là-bas, Manu qui vient de décoller du "HAUT" et nous enroulons ensemble,

 

ça monte super bien quasi à la verticale et c'est doux, Mig qui à décollé au Cruvelier il est à la Sainte-Baume perché, il fait nuit à Signes et beaucoup d'ombre vers la Sainte Baume, avec Manu on avance vers la Ceyreste, tandis que Mig attiré par la neige part direction le Paradis (et oui le 18 d'avril nous avons de la neige à la Sainte)

ça porte bien et les cums remplissent bien leurs promesses avec Manu on refait le plaf "que je n’avouerai même pas sous la torture "

on avance vers la Cadière

 

 

Manu part vers Saint-Cyr, moi je fais un tour entre le Castellet et le Beausset et retour pour faire coucou à ma femme,

Manu ira poser à la plage trop classe, d'autres à la Cadière où il y avait des rapaces dont notre météorologue Ksuxcle qui lui aussi se fait avoir par les prévisions et qui est parti au départ au mont Caume où il y avait de l'ouest, notre Mig pose chez Yves à Riboux , moi je pose devant la maison (Circuit du Castellet), une journée atypique avec des vols atypiques comme on aime.

 

Marcos                                                                                                                                                                              

 

Bon , c'est vrai que ça a tardé , mais dites vous que c'est un effet de style, une pause qui entretient l'haletante attente du moment qui vient, et que cela n'en est que meilleur !!! plus c'est long , plus c'est bon dit-on , surtout quand il y a un soupçon d'interdit.

C'est ce que ce dernier opus de la saison 1 va s'atteler à vous raconter.

Nous sommes le 1er Avril  ... non non ce n'est pas une blague , à moins que tout cela ne soit qu'illusion et charlatanisme ... vous êtes seuls maîtres pour juger car moi même je ne sais plus trop bien , car tout cela est déjà bien loin.

Apres une très bonne nuit dans notre petit campement à digérer les bières , saucisses et spumante bien frais , le conseil de guerre avait décidé à l'unanimité d'aller décoller pas trop tard au chalvet en sud-est , histoire de tenter un triangle par Dignes-les-bains .

On est surmotivés, moi je sautille carrément dans mes baskets de la frustration de ne pas mettre mis en l'air la veille , mais journée qui a été bien agréable à discuter avec les copains que je n'avais pas revus depuis un bout de temps. On a même fait du co-récupérage avec Patrice, ce n'est pas rien !!!

On étale les voiles , nico , juliette, seb sont aussi de la partie .

Le parcours on l'a déjà vu sur la cfd , et une tentative effectuée en plein été deux ans auparavant , en pleine journée s'était soldée par 3h de vol pour taper , taper , taper sur un mur de vent de face qui  m'avait péniblement fait poser à Barême , pas super serein.

Bon Roland m'assure que c'est du tout bon , les brises pas encore installées et qu'à nous tous ce sera plus facile.

Moi qui déteste venir voler à st André, par pur snobisme , car trop de monde , des décos comme je les aime pas , insipides , énormes ... putain de bordel de merde , elle est où l'aventure dans tout cela ? Ça pue le stade de vol libre. Pour moi ce n'est pas cela le parapente , heureusement qu'il y a les copains et qu'on va essayer quelque chose d'intéressant et non pas la crête à mouette de la blanche. D'ailleurs les mouettes elles restent dans leurs calanques où tout a une autre dimension . Allez l'OM !!! Heu , je m'égare.

Bref nous nous élançons prestement dans les airs pour une session de radassage en Est ... il est à peine plus de 11h et chacun cherche une opportunité pour prendre un peu d'altitude entre les bulles d'air qui passent . Par chance , j'en trouve une bien étroite avec un autre pilote mais on a du mal à se coordonner et je profite d'une de ses ovalisations un peu trop grande pour serrer la bulle et lui faire l'intérieur ! Je sais ce n'est pas très élégant mais vu les conditions si on se contente de flotter à travers les bulles on va jamais y arriver. Je vous avais prévenu que ça allait être viril . Je ne lâche pas la dérive et me voilà au dessus du déco sud rejoignant un Hartman qui avait bien dérivé lui aussi ... ça tourne, on est au dessus du Chalvet, l'Homme de l'Art s'en va vers le parcours classique à mon grand étonnement , du coup je suis seul pour ouvrir la voie car malgré le grattage dans la couche limite , les autres sont encore en prospection.

Bon ben c'est parti , vers le premier massif à l'ouest devant le Chalvet , ça passe super bien , et enroule avec 3 vautours venus me rejoindre. Il sont vraiment pas doués ceux la , ils ont bu ou quoi? ils n'arrêtent pas de sortir du thermique. Bizarre , ce doivent être des jeunes .Pour une fois je suis pas à la traîne , ça commence bien. les copains montent enfin , c'est parti pour la curée.

J'arrive en face Est de la barre de Coupe (un pote m'a dit que de ce côté ça s'appelait Dourbes ??? Comme quoi , même les montagnes peuvent avoir plusieurs visages , comme un présage à la prudence).

Pof pof, l'éperon visé fonctionne à merveille , les copains sont déjà sur la deuxième transition !!! Ils vont vite les bougres en deux deux ils me passent devant sur la troisième transit . Adri le fourbe, passe si bas par en dessous  que je ne peux pas m 'empêcher de l’encourager. Mais il raccroche impec et on se retrouve tous sur le Cousson avec Dignes à nos pieds. Seb nico , juliette cheminent aussi vers notre ascenseur.

Roland , Marcos et Adri trouvent le bon thermique , et transitent sur les antennes de l'Andran. Moi je perds le créneau et me fais dégueuler en me replaçant face au sud car le temps passe et la brise monte en puissance. Me voilà une fois de plus largué par les copains qui décidément ne volent pas du tout comme moi . Ils sont diablement efficaces, et ne perdent pas de temps à prendre plus que nécessaire pour effectuer leurs transitions , tandis que moi je perds un temps fou à gratter des mètres au plaf , matérialisés par que dalle, si ce n'est la sensation d'être dans un brassoir. Mais bon , c'est comme cela que j 'aime voler , car je suis pas là pour stresser sur le timing , si je pousse le barreau c 'est uniquement pour pouvoir contrer la composante vent de face . Je suis une vrai quiche en compèt , et j'aime pas ça d'ailleurs car j'ai l'impression qu'on m'impose un parcours et que je suis, bêtement, comme lobotomisé dans un groupe d'enragés qui cherchent à aller le plus vite possible. Le STRESSSSS ! Bon il y a quand même de bons côtés, car l'ambiance est étonnamment super bonne , et les enragés en fait adorent simplement optimiser et se fumer dans un bon esprit pour la plupart .

Bref , voyant ceux de devant un peu galérer au déco de Digne , je préfère mettre le cap vers Courbon juste sur la crête de devant où je me suis déjà amusé de temps en temps.

Seb reprend bien derrière au Cousson , on est dans un beau vol de groupe , et ça, c'est trop super méga coolos.

Là je perds Roland et Adri qui toujours aussi efficaces vont trianguler leur vol par le Blayeul .

 Je rejoins le Marcos , qui en veut plus et se bat pour finalement repasser sur Courbons et nous voilà à cheminer ensemble vers le fond de la vallée , balayée par une bonne brise qui hache tout sur son passage. On a du mal à trouver de quoi s 'extraire et on avance tantôt chercher devant tantôt au relief mais plus on cherche à de nouveaux endroits plus c'est turbulent. Seb , nico et juliette cherchent aussi vers Courbon ,et c'est compliqué pour tout le monde.

Du coup Marcos s'enfonce encore un peu plus ....et tandis que j'enroule fermement une bullette je le vois entamer une Samba endiablée. Il se pare de sa voile pour en faire une boulette , la jette en l'air , amorce un décro et bim , repart comme si de rien n'était récupérer un thermique qui lui permet de transiter dare-dare vers un massif tout en bout de vallée pour disparaître. Tout m'invite à entrer moi aussi dans la danse , mais je décline fort poliment l'invitation en serrant très fort mon postérieur pour gainer tout ce que je peux trouver afin de garder le contrôle et ne pas céder au chant des sirènes. C'est à ce moment que je comprends pourquoi je me suis farci du grec au collège : les légendes sont pleines de sagesse et je comprends qu'il y a comme un piège. 

Du coup je continue derrière vers de nouveaux horizons , je me sens comme Ulysse en pleine Odyssée. Et là , vous le croirez ou non , je vois la  déesse Juliétae sortir d'un trou et monter gracieusement vers l'Olympe où elle est appelée par les Dieux. Pauvre fou je m'élance vers l'ascenceur cosmique quand soudain , je me rappelle que je suis Ulysse et que je dois combattre les vaines illusions.

Je redeviens moi-même et m'élance vers une belle falaise qui ouvre sur les Monges grâce à un soaring de toute beauté le long des belles faces calcaires de la crête de Géruen .

Je suis déjà passé par ici lors d'un vol dans les monges avec du vent qui m'avait tellement vidé que j'étais aller poser. Une autre fois sur les Monges en compet , en bon dernier , n'ayant pas entendu l'alerte vent et obligé de mettre le deuxième barreau car reculant au premier , je me suis pris en une seule demi-heure plus de frontales que dans tous mes vols !!! Globalement mon expérience des Monges n'était pas exceptionnelle et le sketch de Marcos me l'a bien rappelé! Mais c'est bien sauvage et tu as l'impression d'être loin de tout .Donc , c'est attirant .

Un petit bonjour au promeneur au sommet et je revois Marcos au fond de la vallée qui a contourné le massif de Mélan et revient sur le village d'Authon . On se retrouve encore , comme des fous, et on se ballade sur le sommet des Monges et trouvons enfin de quoi aller aux nuages qui sont aussi présents ici .Dans la cuvette à l'abris du vent,  c'est chimique. 

On passe les 2700 , c'est reparti pour un tour , fini Ulysse , on met une pièce dans le juke-box pour mettre du Supertramp et planer à fond!!!!!!!

 Roland partira du blayeul vers la blanche tandis qu'Adrien prendra une ligne mieux portante en continuant à longer les massifs à l'ouest. Ils iront à Dormillouse et retour st André. Bravo les gars !!!

Moi je suis aux anges et m'amuse à ce qui me fait le plus kiffer de tout en parapente : entrer et sortir en bordure de nuage , en découpant la chantilly en tranches et surfant sur la face au vent du nuage. C'est splendide mais il faut bien calculer les espaces pour pas se faire enfermer. Du coup ça monte au dessus de la base. 3505 m , avec la pression du jour je dois même être de justesse dans les clous .

J'entame à peine mon approche vers chabanon que Marcos est déjà vers le Morgon.

Mais c 'est pas possible je viens à peine de le perdre de vue qu'il vient de faire 10km . Comprends pas , ou plutôt reconnaît bien là les qualités d'un compétiteur aguerri. Il est pas là pour enfiler les perles , lui . Je passe dans ma tête de gabian à tortue du vol libre !! Une tortue d 'Azur 

Du coup piqué au vif , je décide d'accélérer et vais direct au Morgon puis sur la blanche pour entamer le retour . J'assure les plafs , croise les planeurs , me fais dépasser par au moins deux voiles qui me passent loin sous les pieds , tandis que je monte et pousse le barreau . C'est super beau finalement cette blanche , surtout avec la neige. Je comprends bien que Tandré et St vincent/Monclar sont de superbes spots de parapente et trouve des excuses à la plèbe de venir sur ses odieux sites de merde!!! Pourtant en regardant bien , c 'est un paradis de décos sauvages , même si il manque les superbes kékés qui font tout l'interêt de nos petits décos. Mais alors pourquoi ils vont tous sur les deux extrémités ??? Et puis c'est le Morgon la vraie extrémité d'abord!!! Mais ces pensées s'estompent dès que le regard se porte à l'horizon des sommets blancs et des raccrochages entre le blanc des rocher et celui de la neige. C'est généreux et je préfère prolonger le plaisir jusqu'à Boule. Pour une fois je vais être raisonnable et passer par côte longue route plutôt que de suivre la blanche ligne. Ça me fait quand même ch.... mais bon là l'heure tourne et tout le monde est déjà posé. Marcos lui passera par là-bas,1h auparavant !!! .

Je rate le thermique de sortie , comme il se doit en quittant ce que j'avais pour aller vers une catapulte qui a fini son cycle. Aïe, ça va devenir moins facile maintenant. Je rase la face Nord du Cordeuil en espérant y trouver quelque chose  mais c'est dans un thermodynamique fuyant que je me hisse dans une gorge , mais rien d'assez consistant pour me jeter trop bas vers le sud, et la voile me prévient bien de ne pas tenter le coup . Du coup je vise la sablière derrière Thorame haute et remonte la falaise , mais c'est mouligasse et je gratte longtemps tout ce que je peux pour passer à 2000.  Je remonte petit à petit , lentement en m'assurant d'enrouler tout ce que je peux, le lit du Verdon qui n'offre que très peu d'atterro et dans un goulet qui ne fait pas top envie. En arrivant sur la colle St Michel je sais que là c'est quasi gagné et peux enfin raccrocher chamatte. Le couvre feu est bien passé , du coup je vais pas grappiller comme un chacal au pic en bout de crête : je suis un honnête citoyen qui utilise sa voile comme moyen de locomotion pour rentrer. Posé à Aréogliss , j 'ai mordu le cadran d'une demi heure après 8h30 de vol. NOOOOON , cette fois je passe de tortue à escargot d 'Azur . Ça craint. C 'est gluant et pas très sexy du tout ...mais bon je me console en me disant que c'est très frenchy.

Adrien a eu la patience de m'attendre depuis quelques heures  , Marcos et Roland sont déjà en route , et j'ai la bonne surprise de voir un papier certifiant ma participation à un stage cross qui,  annulé par faute de covid, m'oblige à rentrer . C'est la pure vérité et je sens que ça va me coûter cher en bière tout ça . Tu fais un stage cross et les monos te laissent partir devant puis te laissent te démerder derrière . Ce doit être la pédagogie de la découverte  .

Juliette et nico sont là , peinards sur l'herbe , et j'apprends qu'elle est allée poser pour faire ses besoins et que nico en chevalier servant lui a gardé la porte des toilettes. Pas facile d'être une fille en ce monde .

Pascal, qui était parti hier d'ici jusqu'à Grenoble dormir chez son frère, a réussi à faire le retour à son camping-car qui ne lui aura même pas servi . J'adore comme la vie peut être parfois un grand cirque , un jour c'est la loose , le mois d 'après c'est du délire ... ou l'année d'après , ou jamais!!! qu'importe , l'essentiel est de participer et de pas trop prendre au sérieux ce qui n 'en vaut pas la peine. Autant garder son énergie pour l'important.

On hésite à dormir à Tandré ou rentrer , on se motive pour prendre la route. Après quelques dizaines de kilomètres où la route était à nous on se sépare vers nos chez nous respectifs , les cerveaux pleins d'images de ces quatre jours exceptionnels de ZALPS.

Arrivé au dernier rond-point de ma petite bourgade , il est 23h30  ... et le retour à la réalité : ma voiture immatriculée 06 ne pourra pas y échapper , je me fais contrôler par la gendarmerie , trop content de voir enfin un peu de monde. Mais muni de mon certif je suis dans les clous de fakir et tout se passe bien,  malgré les questions pièges : la vie est un grand cirque j'vous dis... 

Minuit , je peux me glisser bien au chaud  et me réveiller le lendemain en me demandant si tout cela est bien sérieux .... mais bon ce n'est pas tous les jours un PREMIER AVRIL !!!!!

 

Les traces:

MIG : Attention il faut être connecté avec son identifiant sur la ffvl pour avoir accès au lien de la trace car comme dit dans le texte c'est bien une tortue d'azur... Le vol étant non valide cause dépassement horaire pour la cfd mais "à but pédagogique" seul les licenciés ont accès.  https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20299096

Marcos https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20299042

Roland https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20299255

 

 MIg